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Campagne du Soldat Jean BERNARD

11éme Bataillon de Chasseurs à Pied





Jean BERNARD est appelé à l'activité le 9 octobre 1912, il arrive le jour même au 11ème Bataillon de Chasseurs à Pied basé à Barcelonnette caserne Haxo, il est incorporé en tant que 2ème classe.


Le 11ème Bataillon de Chasseurs était aux manœuvres alpines quand retentit l'appel aux armes. Il rentre précipitamment et le 4 Ao 1914, il s'embarque pour Epinal. Il relève, dès le 9 août, le 158ème de ligne au Col du Bonhomme. Quatre jours après il passe à l'offensive, et, avant-garde de quatre Bataillons Alpins descendant sur Orbey, il se heurte le 13 août à l'ennemi retranché sur la ligne Immerling-Calvaire du Lac Blanc.

Les 3ème et 5ème Compagnies entraînées par leurs capitaines, culbutent l'ennemi après trois assauts répétés, s'emparent de prisonniers et ne s'arrêtent que sur le sommet de l'Immerling. Ramené dans la nuit au Col du Bonhomme, le Bataillon reste en réserve jusqu'au 15 Août. Cent cinquante Sous-Officiers, Caporaux et Chasseurs ont été mis hors de combat.

Le 17 Août, après 48 heures de repos à Fraize, le 11ème franchit le Col d'Urbeis, en direction du Champ de Feu avec mission de relier deux colonnes entrant de nouveau en Alsace, il s'installe en bivouac.

Tout à coup, celle-ci violemment attaquée doit reculer en combattant. Les autres unités s'engagent pour se porter à son secours et après une lutte opiniâtre, les Chasseurs, qui ne savent pas abandonner le terrain conquis, restent définitivement maîtres du Col des Charbonnières.

Après un court cantonnement au village de Bellefosse, on se reporte à Charbonnières. Le 20 Août 1914, l'ennemi attaque. Le mur que forme devant nous le Bataillon du Dauphiné résiste victorieusement, mais les mitrailleuses font brèche dans nos lignes et à la nuit, les allemand s'infiltrent ça et là. A l'aube ils sont regroupés dans les environs de Saint-Biaise.

Le 21 Août, dans l'après-midi, le Bataillon va bivouaquer au Grand Ahlan, et y passe la nuit suivante. Mais l'ennemi reprend une offensive vigoureuse. Ayant atteint le Col d'Urbeis, il progresse à présent vers Saales. le Bataillon a pour objectif une crête boisée au delà d'un terrain découvert assez vaste et coupé seulement de genêts rabougris. Le village de Stampoumont et cette « Crête des Genêts » sont enlev d'un bond.

On se prépare à repartir quand on voit l'ennemi, inquiet du mordant de nos troupes s'enfuir sous les bois abandonnant ses morts. Mais nos pertes ont été cruelles : le tiers de l'effectif des unités d'attaque a été mis hors de combat.

Du 22 au 23 août, le Bataillon goûte sur place un repos, troublé quelquefois cependant par de violents bombardements. Mais ailleurs, sous des chocs plus puissants, le front d'Alsace a dû céder, et le 24 arrive un ordre de repli.

Les Chasseurs reculent, mais toujours en contre-attaquant. C'est alors la sanglante et glorieuse série de combats et d'escarmouches où le Bataillon, du 27 au 31 août, sans lassitude et sans arrêt, brise l'effort des allemands enragés à surprendre, à saisir, à crever cette énervante arrière-garde, à l'abri de laquelle a pu dérouler sa retraite.

Maintenant, les Alpins vont à Xainfaing, ils vont attaquer le Kemberg. Bientôt la menace sur Rouges-Eaux est écartée. L'invasion par la profonde vallée est arrêtée : lutte ardente où, du 1er au 6 Septembre, retranché sous les sapins, parmi les rocs, dans le ravins, le Bataillon brise les assauts d'un ennemi furieux qui dévale la pente et veut passer à tout prix.

Le 12 septembre 1914, le Bataillon relevé est dirigé vers Charmes d'où il s'embarque vers les secteurs du Nord.



La Somme 1914.


Le 18 septembre 1914, le 11ème Bataillon débarque à Saint-Just-en-Chaussée, afin de prendre part à l'offensive générale qui doit refouler les Allemands vers l'Est.

Dès le 25 septembre, les Alpins sont lancés en avant vers le Nord de Lihons. Dans la soirée, après une courte progression, la Compagnie d'avant-garde enlève la ferme Lihu, puis, le Bataillon tout entier se porte à l'attaque de Vermandovillers qu'il ne peut atteindre, malgré des prodiges de valeur. Près de 500 Sous-Officiers, Caporaux et Chasseurs ont été mis hors de combat. On se porte alors en réserve aux environs de Vauvilliers.

Le 28 septembre, l'ordre parvient de gagner Cappy, puis Dompierre. Le bataillon s'y installe comme il peut. Mais à l'aube du 29, les Allemands donnent l'assaut. Les Chasseurs s'accrochent à tout. Ils sont écrasés, disloqués, ralliés, ils se reforment dans le cimetière qu'ils organisent. Beaucoup de compagnons de lutte sont tombés dans la mêlée.

A partir de ce moment, commence une guerre nouvelle. On creuse, on se terre, on attend.

Le mois d'octobre tout entier s'écoule sans grands changements, ni trop de pertes. Le Bataillon en profite pour se reformer et organiser solidement le terrain qu'il défend. Au début de novembre, enfin, il est mis en réserve. Un contre-ordre, presque aussitôt, les force à s'embarquer pour une autre destination.



La Belgique 1914.


Deux jours de voyage pénibles et interminables vers le Nord, on débarque dans la boue, sous un brouillard sale, froid, épais. O est en Flandres.

Pendant un mois, entre les pentes du Kemmel et les ruines d'Ypres-la-Morte, les hasseurs ont tenu sous la rafale germanique. Et quand le flot grondant des Boches est brisé, les Chasseurs s'en vont simplement, vers de nouveaux périls et de plus beaux exploits.





L'Artois 1914.


Le 6 décembre 1914, enfin, le Bataillon quitte la plaine inondée et se dirige vers les régions de nouveau menacées par l'ennemi. A cette époque, les Bataillons Alpins en vue d'une action offensive aux environs d'Arras, sont alors réunis en deu groupes d'attaque. Le Bataillon reste au repos à Mingeval où il peut célébrer en paix la Fête de Noël.

Le 27 Décembre, l'ordre de s'emparer du Carrefour des routes Mont-Saint-Eloi, Souchez, Carency, Neuville-Saint-Waast, au nord du Bois de Berthonval est donné. Deux Compagnies franchissent d'un bond 450 mètres et se jettent dans une tranchée qu'elles nettoient en un clin d'œil. Les Bataillons ont avancé trop vite, ils se trouvent bientôt isolés, presque encerclés. Malgré des pertes cruelles, ils résistent toujours.



Les Vosges 1915.


Par voie ferrée, en longs convois, les Alpins sont enfin retournés aux pieds des monts boisés. Ceux du 2ème Bataillon, trop éprouvés par des combats presque incessants et très meurtriers, sont maintenus à Gérardmer pendant tout le mois de janvier. Le 18 Février 1915, on franchit la frontière en passant le Col de la Schlucht.



Soultzeren 1915.



Le Bataillon venait à peine de relever le 12ème retranché à Soultzeren que, dans la nuit du 19 février 1915, les Boches l'attaquent avec une violence inouïe. Durant des heures, la lutte se prolonge dans l'obscurité, nos Chasseurs opposent à l'ennemi une résistance toujours plus farouche. Quand le jour se lève, les Allemands voyant les Alpins dispersés, mais luttant toujours, redoublent d'efforts. De notre côté, les Compagnies et les Bataillons encore en réserve s'engagent successivement sur le front maintenant embrasé du Col de Weinstein à Metzeral, la bataille devient générale.

Nous contre-attaquons partout. Tout cet héroïsme n'aura pas été inutile, cette fois encore, l'ennemi ne passera pas. mais plus de 500 Sous-Officiers, Caporaux et Chasseurs ont été mis hors de combat.





Jean BERNARD est tué au combat de Soultzeren le 20 février 1915.